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Dans le cadre de la Triennale de l’art contemporain, Inn-Yang E.H. Low a conçu en 2014, une installation lumineuse et sonore placée au centre d’une pièce sombre. L’unique clarté émane de sphères diffusant une lumière multicolore, dans une ambiance sonore. Le spectateur peut s’immerger au cœur de l’installation.
Ainsi, “Galaxy” est une installation cinétique où des sphères lumineuses sont mises en mouvement mécaniquement dans une structure aérienne. Elle s’empare des énergies du lieu pour créer un jeu mécanique et électrique entre mouvement traditionnel, virtuel et mystique: un réseau de correspondance entre passé et futur, terre et cosmos, ici et ailleurs, intimité et infinité.

L’artiste a voulu par l’art cinétique mettre en oeuvre “une manifestation esthétique où l’espace, le temps et l’énergie sont révélés grâce au mouvement “.

En situant ce travail hors d’un contexte d’espace et de temps, Innyang E.H. Low en permet plusieurs angles de lecture. L’artiste accentue cette lisibilité par l’emploi de références archétypales: la cathédrale, la lumière, le rituel, l’énergie, le rêve, la réalité, la matière, l’esprit, la culture et la nature.

De par son espace, son dynamisme, sa mouvance et sa stature, “Galaxy” ne permet pas la passivité du spectateur et suscite de puissantes réactions émotionnelles. Mais en s’harmonisant intérieurement avec l’espace de cette installation, celui-ci ressent aussi une quiétude traversée de bienveillance et d’harmonie comme dans une sorte d’apesanteur.

L’artiste Innyang E.H. Low
D’origine singapourienne et citoyen suisse, Innyang E.H. Low nous confie: ” J’enseigne à l’EPAC et participe par mon projet à la Triennale 2014. L’installation cinétique présentée comprend 80mètres de tuyaux et 90sphères lumineuses actionnées par une soufflerie. Une Musique lancinante accompagne le mouvement des sphères lumineuses dans l’espace. J’ai déjà réalisé nombre d’installations mais c’est la première fois que j’en crée une en Valais.”

Comme le relève la directrice de l’EPAC, Patrizia Abderhal-den, la découverte de ” l’installation demande une implication active du spectateur; il faut presque se coucher pour admirer la danse des sphères dans l’espace et une bonne dizaine de minutes pour s’immerger dans cet univers musical et coloré qui s’active devant vos yeux”.

“Le thème de “Galaxy” est celui d’une lumière qui vole. A l’EPAC, j’enseigne l’art cinétique et m’occupe des échanges avec l’Asie”, précise Innyang E.H. Low. L’EPAC compte 80 étudiants venant de tous horizons; le cursus de bachelor, master, diplôme, dure entre trois et cinq ans. A noter que l’EPAC travaille avec des universités partenaires. Comme le dit la directrice Patrizia Abderhalden “notre objectif est d’être à l’avant-garde et d’amener de l’innovation en Valais. Nous travaillons ainsi avec de nombreux partenaires très diversifiés. De quoi apporter un souffle toujours renouvelé à notre école et au travail de nos collaborateurs…” “Galaxy”, une installation cinétique très “prenante” à découvrir à Saxon.

Dans cette installation située dans une pièce sombre, la lumière venant de sphères multicolores n’est pas là pour éclairer. “Ces sphères lumineuses paraissent libres d’obéir à une quelconque fonction si ce n’est à celle de leur propre plaisir.” Elles forment à hauteur des yeux un univers cosmique, galactique dans lequel des lucioles semblent voler au gré de leurs pulsions et de leurs envies, figures géométriques essentielles.

Cette danse lumineuse est rythmée par un son avoisinant les psaumes ou les mantras, dans une sorte de langueur, de fil continu tendu sur l’invisible.

L’artiste Innyang Low ne veut pas livrer une oeuvre clé en mains et laisse au spectateur le soin d’ériger ses propres théories et interprétations.

L’artiste crée un Environnement révélateur des “pensées, des peurs et des rêves cachés” du spectateur. Il s’agit d’une oeuvre d’art qui se situe hors de toutes traditions culturelles particulières et qui semble donc universelle.

“Innyang Low ne cherche pas à créer ainsi une nouvelle tendance dans le domaine de l’art technologique mais au contraire à réduire le dispositif technique de cette oeuvre à un rôle d’instrument de visualisation d’une idée.”

Un monde d’énergies et de respirations qui se révèle dans une sorte d’écriture lumineuse, comme des vers millénaires, inscrits dans le marbre, et qui tout à coup prendraient leur envol.

Le temps et l’espace s’effacent, ne restent que les murmures d’une eau fraîche dans l’obscurité. Une installation cinétique qui va au-delà du présent pour fouler des territoires inconnus et découvrir des terres infinies.

Jean-Marc Théytaz, Le Nouvelliste, 13.08.2014

 

 

Cette installation a été reproduite à Taiwan dans le cadre de l’inauguration d’une centre culturel à Chiayi au Sud de Taiwan.

Innyang (E.H.) Low

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